lundi 23 janvier 2012

Rendez vous avec les mots 4

Cette semaine, c'était une histoire d'amour, ou du moins de lettre.

Pour dans deux semaines, il s'agira de se balader dans un pays imaginaire, et de le décrire. Fantaisie ou non, fées, elfes ou monstres, à vous de choisir.

Je vous laisse avec mon texte, et vous dit à bientôt.





Mon doux amour, 

Voilà un an maintenant que vous êtes parti. Pas pour une terre lointaine, ou pour des îles exotiques, ni sur les océans ou les mers du globe, non, vous habitez maintenant en face de la rue, dans une maison un peu lugubre, mal entretenue, et je vous vois sortir pour aller travailler, la barbe mal taillée, et l’œil hagard.
Quant à moi, je survis. Mon mari est agréable, aimable et attentionné, et j'ai eu la délicate attention de lui donner un fils. Oui mais voilà, cher cousin, c'est auprès de vous que j'aimerais m'étendre le soir, c'est dans votre étreinte que j'aimerais à perdre le souffle, et c'est vos yeux que j'aimerais sentir sur moi, comme autrefois.
Vous n'avez pu vous résoudre à m'enlever, je me suis résolue à ne pas partir. 
Cruel est le destin qui vous fait vivre si près de moi, sans que pour autant nous nous voyions. On dit de vous maintenant que vous avez fait une union défavorable, que vous avez trahi votre famille.
C'est surtout notre amour que vous avez trahi. Pourquoi n'ai-je pas eu la bonne idée d'aimer un homme courageux? 
Ma vengeance est complète, on dit de votre femme qu'elle a déjà perdu deux fois le fruit de votre amour. Je me sens horrible, mais je suis bien heureuse que vous ne soyez pas père. Si vous aviez du l'être un jour, cela aurait été de nos enfants. 
Mais non. Le devoir, vous n'aviez que ce mot à la bouche, pour finalement déchoir tout de même.
Nous aurions été si heureux ensemble, mon amour.
Je vous aime encore pourtant, et chaque jour, chaque heure ne passe pas sans que je soupire après vous. Je garde dans mon médaillon une mèche de vos cheveux, qui ont l'heureuse idée de ressembler à ceux de mon époux, et qui m'empêchent de me trahir. Souvent j'étreins ce souvenir, et repense à nos heures bénies.
Que nous fûmes insouciants alors ! Que nous espérions du futur ! La vie nous semblait tout à fait possible alors.

Je brûlerais cette lettre, mon amour, après l'avoir fini, comme je le fait chaque fois que je prends la plume pour vous.

Pourtant, je sais que vous pensez à moi, il m'arrive de vous voir, la bougie à la main, écartant une tenture et regardant notre maison. Alors je me plais à imaginer que sans moi, votre vie n'est pas plus belle que la mienne. 

Je vous abandonne, seulement par la plume, mon coeur vous est, pour toujours, acquis.

Amelia. 

lundi 9 janvier 2012

Rendez vous avec les mots 3

Aujourd'hui il s'agissait de faire un texte sans A.

Pas facile, franchement, encore moins que je l'aurais cru. Je n'imagine même pas sans e !

Valentyne s'est pliée à l'exercice, et vous pouvez aller lire son texte très vivant ici.

Pour dans quinze jours, je vous propose d'écrire une lettre d'amour. A qui, à quoi? Je ne sais pas.
Sujet plus facile non?

Je vous laisse avec mon court texte, écrit un jour de pluie !

"Dehors le torrent. Le vent, les pluies torrentielles. C’est le seul intérêt d’être enfermée ici. En ces murs sinistres qui suintent l’ennui le plus profond et le désespoir le plus sombre. Depuis quelle minute, quelle heure, suis-je perdue ?
Il me semble que les siècles ont coulé. Que le temps s’est figé en une longue suite de secondes éternelles qui me donnent des envies de fuite. Impossible.
Une fenêtre sur cour me permet de contempler en silence une révolte de cumulus et cumulo-nimbus. Un fil de lumière semble vouloir percer, puis renonce.
Je ne peux sortir. Impossible. Mon geôlier, celui qui fut le soleil de mes jours, lui-même, mon geôlier donc, possède les clés.
Je reste donc. Une quête d’une issue ? Idée utopique. Je suis perdue. Qui suis-je ? Où suis-je ? Des concepts flous.
Des gouttes tombent. Mélodie sinistre. Répétitive.
J’écoute. Je respire. J’existe. Pourquoi ?
Une question qui ne conduit que vers le vide…
"


ps : Désolée, j'oublie, ou je peine à répondre à vos commentaires parfois. Mais je les lis. Merci.

mercredi 4 janvier 2012

Le feuilleton du mercredi 18

Bonne Année à tous mes lecteurs fidèles, vous êtes peu nombreux, mais vos messages me font plaisir :)
Mes héros ont eux aussi passé le cap d'une nouvelle année, et je pense que ce fut un bon moment pour eux. Je laisse Elizabeth vous raconter tout cela !

 Elizabeth.


Dimanche 1 janvier 2012.



Une nouvelle année qui commence…  Le réveillon s’est passé d’une drôle de façon, à marcher sur les Champs Elysées avec Louis, en abandonnant toute idée d’aller faire la fête avec des amis.

Je m’étais préparée pourtant, et puis au dernier moment, quand je me suis contemplée en habits de lumière, je me suis trouvée si déplacée que je n’ai pas pu. J’ai envoyé un message pour m’excuser, et je me suis assise dans le salon, me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire pour ne pas passer une soirée à me lamenter.

Louis est alors arrivé, s’apprêtant visiblement à sortir. Après m’avoir demandé ce que je faisais là, hébétée, à contempler le vide, il s’est assis à mes côtés.
« Tu viens de me donner une bonne raison d’échapper à une soirée ennuyeuse » M’a-t-il dit avec ce ton si sérieux qu’il a à chacune de ses paroles.

Nous avons pris le métro, et avons déambulé, en riant, parlant, et en mangeant des bonbons trop sucrés.  Refaire le monde avec lui était la meilleure soirée possible.

J’avais eu peur un instant qu’après notre baiser de Noël, les choses soient bizarres entre nous, mais dans les jours qui suivirent, nous avons tous les deux fait comme si de rien était. C’était assez pathétique quand j’y repense. Quel âge avons-nous pour jouer ainsi ?

Mais quand le décompte de la nouvelle année a débuté, alors que nous étions un peu isolés pour ne pas être parmi la foule, Louis m’a embrassé.

J’ai l’impression d’écrire un mauvais roman en racontant tout cela, mais nous sommes rentrés main dans la main, et la nuit fut plutôt courte, et intense.

Je me rends compte que je n’avais jusque lors pas vraiment vécu une relation qui me comblait, et même si ce que je commence avec ce drôle de locataire, ne peut pas être vu comme un modèle, j’ai bon espoir que ce soit enfin épanouissant.

Peut-être que je vais enfin tourner la page.  Je ne sais pas. J’ai envie de laisser passer le temps.

En tout cas, pour l’instant, je vais me recoucher, avant qu’il ne se réveille, juste pour profiter de lui, jusqu’à ce qu’il soit lassé, même si j’ose espérer qu’il ne le sera pas avant… Longtemps.