mercredi 15 février 2012

Le feuilleton du mercredi 21


 Je sais, ça n'avance pas ! Mais il fallait bien que Louis expose son point de vue. Mine de rien, ça avance, parce que je crois qu'ils ont besoin tous les deux, s'ils veulent construire quelque chose (ensemble ou non), de se remettre en question, de régler certaines choses, de continuer de grandir (a t-on jamais fini? Je n'en sais rien encore pour l'instant), d'évoluer...
La vie ne se fait pas si vite finalement.

(et non pas de St Valentin pour les deux zigotos, on ne va pas tomber dans le neuneu non plus.)



Louis, 14 février,
Je suis un con fini. Mais dans le genre con, je m’impose, dans toute ma splendeur.
Elle et moi c’est fini. Et c’est de ma faute. Je suis monté sur mes grands chevaux, parce qu’elle a osé me dire de répondre à un coup de fil de mon père. Elle n’a pas tort, il y a certaines choses que je devrais accepter. Comme le fait que, s’il s’est effectivement comporté comme un imbécile, mon père a autant souffert que ma sœur, mon frère et moi. Peut-être même plus. Après tout, il a aimé ma mère. Follement.
Qui suis-je pour le juger ? Ne devrais-je pas pardonner ? Je suis le seul à ne pas l’avoir fait. Mon frère dit que je suis celui qui a le plus souffert, et que c’est pour ça. Je n’en sais rien.
Je ne peux pas juger des souffrances d’autrui. Tout ce que je sais, c’est que je continue à aller voir ma mère, et que je fuis mon père, allant jusqu’à ne pas le considérer comme un père…
Il en souffre paraît-il.
Pour en revenir à Elizabeth, j’ai été odieux. Et je n’aurais pas dû. Mais voilà, je n’ose pas m’excuser. Je crois que ça ne servirait à rien. Pendant une semaine j’ai été dans la plus noire des colères, et pour me venger, je suis sorti avec une amie d’une amie, pour me vider la tête aussi.
La liaison fut brève et insipide. C’est moi qui l’ait plaquée. Non seulement je suis un imbécile mais en plus un salaud.
Elle nous a vu ensemble bien sûr, je me suis arrangé pour. J’étais fâché. Donc, je voulais la faire souffrir. Réflexe typique.
J’aimerais revenir en arrière, mais c’est impossible, alors je me contente de la regarder évoluer, en me disant que j’ai vraiment été le pire des idiots, et que je continue de l’être.

mercredi 8 février 2012

Le feuilleton du mercredi 20


Voilà la suite des aventures de mes deux loustics.

La tempête après le calme ;)

J'espère que vous ne trouverez pas le rebondissement trop artificiel.
N'hésitez pas à me le dire quand même !

Bonne lecture :)



Elizabeth. 29 janvier,

Bon, ça c’est fait. Notre histoire aura duré moins d’un mois. Une période pendant laquelle je n’ai strictement eu rien à écrire tant je me suis sentie heureuse, comblée, apaisée.
Et puis… Il y a eu cette dispute. Orageuse. Je n’aurais jamais cru que Louis ait un caractère si ardent, enfin, du moins, hors du lit. Oui mais voilà, j’ai cru que je pouvais donner mon avis sur ses rapports avec son père, ce qui était peut-être un peu… Prématuré ? Déplacé ? Je n’en sais rien.
Je revois la scène comme si c’était un film. C’était dimanche. Nous étions en train de regarder une série à la télé, emmitouflés sous une couverture, quand son portable a vibré. J’ai vu que s’affichait « Géniteur » (le terme dit tout), et j’ai eu le malheur de lui dire, un truc du genre «  tu devrais renouer avec tu sais, maintenant que tu es adulte, tu dois comprendre que cela a pu être dur pour lui … » Tout un tas de sottises qui ressemblaient à de la psychologie de comptoir, mais que je pensais, sincèrement. Il a mis la série sur pause, et m’a lancé un regard si noir que j’ai eu des frissons. Il aurait simplement pu s’énerver un peu, me dire que cela ne me regardait pas, mais non, il m’a parlé de ma mère en des termes très durs, et en me disant qu’au final, vu le piètre état de ma famille, je n’avais strictement aucune leçon à lui faire.
Ça m’a fait mal. J’ai bredouillé, puis pleuré, et enfin j’ai hurlé qu’il était un sadique pour prendre les points faibles des gens et les retourner contre eux. On a fini par  ne même plus s’écouter, et juste crier des phrases sans intérêt.
Depuis. C’est le silence. Aujourd’hui il m’a glissé le loyer sous la porte. Hier, je l’ai vu sortir en compagnie d’une très jolie brune, très fine, à la pointe de la mode. Ils se tenaient par le bras et riaient.
Je crois qu’il est temps de tourner la page.
J’ai mal. Atrocement. C’est stupide, pour si peu de temps. Mais je m’étais livrée entière, corps et âme. Je me sentais en confiance.
Tant pis. Je remets ma carapace, et je repars au combat. La vie parfois, me semble être une bataille infinie pour survivre, envers et contre tout.
Mais il y a ces moments d’éternité, comme l’étreinte, hier, de mes meilleures amies. Tant qu’elles seront là, la vie vaudra la peine d’être vécue.

lundi 6 février 2012

Rendez vous avec les mots 5

Hello !

Nous revoilà donc pour le cinquième rendez vous, autour d'un lieu, ou un monde imaginaire.

Je dois vous avouer que je ne suis pas une grande fan des descriptions, et que c'est une des choses qui me pose le plus de difficulté. J'ai l'impression souvent de me répéter et de toujours montrer la même chose.

Enfin bref. Voici  le lien du texte de Valentyne, que vous pouvez aller lire ici. Et celui d'Aymeline.
Pour le lundi 20, il s'agira de faire une petite biographie, d'un personnage inventé. Sa jeunesse, ses faits (hauts ou non), ses amours, ses malheurs, sa mort... Tout ce que l'on peut mettre dans une petite biographie :)

Et je vous laisse avec mon texte, court, parce que je n'étais pas en verve du tout ! Bon début de semaine, et à mercredi :)





S’arrêtant en haut de la colline, le cavalier prit un instant pour jouir du paysage. Il se trouvait devant le plus joli point de vue de toute la région, et malgré tous ses soucis, le spectacle qui s’offrait à ses yeux réjouissait son cœur.
Au loin, on apercevait les fières tours de la ville blanche, célèbre dans tout le monde de Glace pour ses soldats, que l’on disait prêts à mourir pour leur roi. Dentelées, ouvragées par l’érosion, les falaises de la mort encadraient la cité, remparts indestructibles, servant à la fois de bouclier et de pièges, si jamais la ville était assiégée. Il était arrivé parfois que quelques blocs se détachent et ravagent une maison ou deux, mais les habitants de ce drôle d’endroit étaient trop fiers pour s’en aller. Ils restaient, envers et contre tout, et cela depuis des siècles. Le proverbe « Têtu comme un habitant de la ville blanche » était là pour témoigner de cette constance.
Un peu plus proche de la colline, serpentait une partie de la rivière Carpe, dont les eaux vertes scintillaient comme la parure d’une jolie femme, ornant le cou de la vallée, que l’on surnommait parfois la femme verte. Autrefois, c’était la glace qui recouvrait ces étendues d’herbe, mais depuis des millénaires, le climat s’était radouci, et le monde de Glace portait très mal son nom.
Il n’y avait guère que les mers, bien plus loin, dans son pays d’origine, qui pouvaient prétendre à la fraîcheur originelle des lieux. Tout cela lui manquait plus que d’ordinaire. Le vent salé dont les bourrasques soulevaient des volutes de sable, formant sur la plage le plus beau des spectacles que la terre ait jamais produit. Souvent, sa sœur et lui venaient se poster au bord de la jetée, pour observer les rouleaux qui venaient se briser sur les côtes. Combien de temps avaient-ils passé tous les deux à cet endroit ? Mais ce n’était plus d’actualité désormais.
Il était un cavalier de l’obscurité, et elle était mariée à un marchand de tissus. Leurs mondes étaient plus éloignés que jamais.
Il tourna bride, et s’éloigna dans la brume de la forêt.

mercredi 1 février 2012

Le feuilleton du mercredi 19 (the return!)

 Voilà, voilà, je reviens avec la suite de mon feuilleton, j'ai eu un gros syndrome de page blanche, je ne voulais pas trop que mes amoureux finissent par se perdre à force de se tourner indéfiniment autour, mais bon, je ne voulais pas verser dans la facilité non plus.
Alors ça n'avance pas énormément, un peu, seulement. On retrouve Louis, qui ne changera pas en quelques jours, le pauvre.









 Louis, 1er janvier,

J’ai couché avec Elizabeth. Enfin couché… Non, c’était plus une étreinte passionnée, une espèce de communion étrange entre deux êtres, c’était formidable.
Peut-être trop même. Je ne sais pas si je suis apte à gérer ce type de relation. Je ne suis pas ce genre de personne. Je n’ai jamais vécu un amour partagé.
Comment vont être les jours qui vont suivre ? Comment agir ?
Ce matin, quand elle s’est réveillée, elle m’a ébloui d’un lumineux sourire, qui a réchauffé la pièce toute entière.
Elle était belle, avec les traces de sommeil sur la joue, quelques mèches éparses qui s’échappait de sa tresse, avec une nuisette légère de coton aux dentelles surannées. Un peu intemporelle, comme à son habitude.
Il y avait tant de douceur dans ce réveil, tant d’évidence.
En réalité, quand je suis en sa compagnie, les choses me paraissent aller de soi, mais quand je me retrouve seul, avec mes doutes, mes incertitudes, je suis rongé de l’intérieur. Je ne sais pas si elle mérite que je lui inflige le calvaire de ma compagnie. Je n’aurais pas dû sortir de mon rôle de locataire. C’était simple, carré, précis.
Là, je ne sais pas…
Les craintes les plus folles me saisissent sans que je ne puisse rien y faire.  C’est stupide, je sais.
Comme si je n’avais pas le droit d’être heureux ? Serais-je coincé à vie dans des atermoiements grotesques ?
Je ferais tout pour que ça n’arrive pas, en tout cas.