mercredi 28 décembre 2011

Le feuilleton du mercredi 17

A l'heure où je vous écris je ne suis pas chez moi, mais j'ai quand même pris un peu de temps, après une marche vivifiante dans la forêt, de vous écrire la suite de l'habituel feuilleton...
Un peu de magie de Noël? Sans trop de niaiserie, je l'espère.

Rendez vous en 2012 pour la suite, en espérant que ce ne soit pas la fin du monde ;)

Louis, 25 décembre.

 Je viens de me lever, et j'ai entendu la porte d'entrée se fermer un peu brusquement, et Elizabeth morigéner l'un de ses chats qui voulait sortir. A t-elle peur que les deux matous soient en sucre? 
Hier nous avons passé le réveillon ensemble, dans le calme le plus absolu, et dans une douceur si étrangement peu familière que j'ai eu l'impression de vivre un rêve éveillé. Est-ce là la magie de Noël? Ou celle d'une relation?
Il n'y avait pas de gui chez nous, j'ose dire chez nous, même si je ne suis qu'un locataire, qu'une pièce de passage dans la beauté des lieux, qu'un élément du décor qui n'est peut être pas à sa place, mais pourtant, oui, c'est chez moi dans un sens. Enfin bref, pas de gui.Je me sens obligé de préciser, pour le moi futur qui relira peut être un jour ses écrits, quand il sera vieux et fatigué, que je parle de tout ça pour mettre sur papier une minute qui me sembla être un siècle et une seconde à la fois, un instant un peu hors du temps, quelque chose de magique.
L'alcool désinhibe dit-on.
Toujours est-il que pour remercier Elizabeth du charmant carnet de croquis qu'elle m'avait confectionné, avec une reliure à la japonaise et une couverture délicatement brodée, je l'ai embrassée. Pas sur les joues n'est-ce pas...
Avait-elle trop bu elle aussi? Pour répondre avec une sorte de fougue juvénile à ce qui était un égarement salvateur? Je n'en sais trop rien. Il ne s'est rien passé de plus, et je crains que nous soyons gênés tous deux, et faisions mutuellement semblant d'oublier tout ça.
Pourtant, j'aimerais qu'il en soit autrement, c'est évident.
Peut être pourrais-je m'appuyer sur la fiancée de mon cousin pour monter un plan Opération Elizabeth, comme on planifie l'invasion d'un pays. L'amour est de toute façon une histoire de conquête non? Et si je m'improvisais général? 
2012 sera guerrier, ou ne sera pas !

mercredi 21 décembre 2011

Le feuilleton du mercredi 16


Pas de trêve des confiseurs pour le feuilleton du mercredi.
Cela n'avance pas énormément, comme d'habitude, mais maintenant vous y êtes accoutumés !

J'en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes !

Elizabeth.
Dimanche 11 décembre,
Décembre… D’habitude, ce n’est pas un mois que j’aime. Trop de difficulté à être dans l’esprit des fêtes, à agir comme si j’étais heureuse, enjouée, joyeuse. Pourtant j’aime Noël. Mais depuis que je ne sais trop où le fêter, ni avec qui, il me semble que c’est la pire période de l’année ou presque. Avec mon anniversaire.
Mais cette année, c’est différent.  A cause de cette seule journée. Aujourd’hui, Louis et moi avons arpenté les rues glissantes en riant comme des collégiens, flâné sur le marché de Noël en buvant du vin chaud aux épices poivrées et odorantes, et parlé, pendant des heures.
Et en fin d’après-midi, ce fut le moment de faire le sapin.
Je pense que pour un observateur extérieur, nous aurions eu l’air de sortir d’une série qu’on passe pendant les fêtes, avec des bons sentiments, des familles parfaites, et des couples heureux, à la fin.
J’ai fini d’accrocher les boules dont j’étais chargée avant lui, et je l’ai regardé, transformé par un grand sourire et des yeux bien plus brillants que d’ordinaire. Il me surprend tous les jours. Je ne sais pas si c’est ça, de vivre avec un homme, si on est forcément surprise au départ, en bien, ou en mal, mais en tout cas avec Louis, c’est une éternelle découverte.
Plus nous parlons, et plus il m’étonne. Et plus je m’attache à lui. Et plus j’ai peur.
C’est stupide je sais. Être persuadée que je vais souffrir, que je finirais par salir notre relation si j’y mets de l’amour. Penser ainsi, c’est m’interdire de vivre.
Mais en attendant d’y voir plus clair, je retiendrais de cette journée la sensation d’une étrange chaleur malgré le givre, la beauté d’un sourire et une complicité qui s’intensifie.
Peut-être que l’année prochaine j’oserais sortir des sentiers battus, et je passerais de logeuse à séductrice. Enfin, j’ai du mal à y croire…

mercredi 14 décembre 2011

Le feuilleton du mercredi 15.

Je suis un peu en retard aujourd'hui, mais je vous livre quand même la suite.
Bon, il y a quelques prises de conscience chez nos héros ces derniers temps, mais c'est quand même pas gagné. Sinon, ce serait trop simple. Bien sûr.

J'ai fait une longue ellipse temporelle, parce que ça cadrait dans le personnage de Louis, de tenter de fuir, de nier, de s'enfermer encore plus.
La période de Noël me semble propice à l'amour... Et le mois de janvier également. (et je ne dis pas ça parce que je suis tombée amoureuse un mois de janvier !)

Place à mon cher Louis ^^




08 décembre,
Plus de deux mois sans écrire. Je me suis fui pendant deux mois. Ce journal m’oblige à faire mon auto analyse, à me décortiquer, à m’empêcher justement de courir vers l’avant de peur que l’on me rattrape. Mon psychiatre m’a vilipendé la dernière fois. Il m’a dit que si je n’y mettais pas du mien, cela ne servait à rien de me lamenter. Il est paternaliste parfois. Alors j’ai dit que je ferais des efforts, et je m’y efforce.
Je sais ce qui me fait peur. De commencer à la regarder un peu plus chaque jour comme si elle était unique, précieuse, et de me sentir attiré comme par un aimant. J’ai peur d’aimer. Et surtout, peur de ne pas l’être en retour.
Hier, elle m’a demandé le plus sérieusement du monde si elle avait fait quelque chose de mal. Si je lui en voulais pour une raison quelconque. Elle avait l’air si désolée par avance, si inquiète et préoccupée, que j’aurais voulu la prendre dans mes bras. Je me suis contenté de dire que j’étais juste un peu « perturbé » par des ennuis familiaux. Alors, elle m’a dit qu’elle savait très bien jouer les confidentes, et qu’elle serait toujours là pour moi. Que répondre à ça ? Elle se comporte comme si nous étions déjà de vieux amis, comme si elle me devait quelque chose. J’ai du mal à saisir cette façon qu’elle a d’avoir l’âme comme ouverte, et de vouloir prendre le monde entier dans une étreinte consolatrice.
Mais ce qui m’a définitivement fait chavirer, c’est quand tout à l’heure, rentrant d’avoir été boire un verre avec des amis, je suis passé dans le salon, et y ait trouvé Elizabeth, en train de lire, un chat sur les genoux. Dans un coin de la pièce trônait un grand sapin, et l’odeur qui s’exhalait de lui donnait à la pièce déjà un air de fête.
« Je t’ai attendu pour le faire, si tu le veux bien. A t­-elle dit en m’apercevant. Ce sera tellement plus joyeux de le décorer ensemble… »
Comment ensuite, ne pas être… Amoureux. Parce que je le suis, je ne peux pas le nier. Et parfois, je me plais à me dire qu’elle ne semble pas me regarder avec un œil indifférent. Mais ce n’est peut-être là qu’un fantasme de plus de ma part…
Je devrais lui suggérer d’accrocher du gui, quelque part. Ou aller faire brûler un cierge à Sainte Rita, comme le faisait ma grand-mère, parce qu’après tout, je suis une cause désespérée !

lundi 12 décembre 2011

Rendez vous avec les mots 2

Je ne sais pas si quelqu'un aura pensé à notre atelier du jour, j'ai moi même failli oublier, mais j'ai finalement trouvé cinq minutes pour coucher quelques mots sur l'écran, à défaut de papier.

Pour après Noël, après les fêtes, donc pour le 9 janvier, je vous propose de faire un texte sans A. Ce que vous voulez, mais pas de a !
On verra bien ce que vous en sortirez, si vous participez !

N'hésitez pas à me laisser vos liens, si jamais vous vous êtes prêté au jeu cette semaine.

Et voici mon texte, pas très abouti.



Un bruissement lointain de feuilles. Quelques plumes qu’on lisse. L’odeur d’une proie acculée. Et la rosée de brins d’herbes qui viennent rafraichir.
Il se glisse, agile, silencieux, tapi dans les ombres du jardin. Ses yeux à la fente obscure ne lâchent pas le but ultime. Il s’agira d’être rapide, et efficace. Elle n’aime pas qu’il touche aux bêtes à plumes. Elle le laisse chasser quelques souris, mais lui, il aime maîtriser les proies les plus difficiles, celles qui peuvent lui échapper en un envol rapide et maîtrisé. Quand il ne rêve pas de chasse, il songe parfois à voler, lui aussi. Mais il ne peut pas. Ses griffes lui permettent beaucoup de choses. S’enfoncer dans le bois du vieux chêne, au fond du jardin. Creuser la terre. Tuer, dépecer. Mais c’est tout.
Il ne chante pas. Il ronronne. Pourtant il aimerait lui aussi, pousser des cris gracieux. Elle semble apprécier, le matin, en ouvrant sa fenêtre, les pépiements des volatiles. Alors que quand il se met à miauler, elle lui râle dessus.
Le monde est injuste avec lui.
Son corps est musclé, il le voudrait léger.
D’un bond, il a mis sa proie à terre.
Encore un de moins, à lui rappeler qu’il n’est qu’un chat. Seulement félin oui, mais toujours chasseur.

mercredi 7 décembre 2011

Le feuilleton du mercredi 14.


Voilà, la suite, fidèle au rendez vous. Je vous avouerais que j'ai failli ne rien pouvoir vous livrer, parce que je suis [encore] malade. Sauf que la dernière fois c'était une allergie à un médicament, et que là c'est une péricardite. Bref, si je ne vous réponds pas tout de suite, c'est juste que j'ai un peu du mal en ce moment, voilà ! Mais je me soigne ^^

Bref, nous retrouvons cette semaine Elizabeth, qui avance un peu, (à sa manière), doucement, certes!





30/09 

Il y a des moments où je me demande si je ne suis pas l’être le plus stupide de la terre, pas moins.
Accepter de voir Hugo, en souvenir du bon vieux temps, mais quelle idée ! Il est intelligent, on ne peut pas lui enlever cela. Il m’a embobinée en me disant qu’il allait passer son anniversaire seul, sans famille et amis, et que je ne pouvais pas lui refuser au moins un diner, dans un restaurant, rien de trop intime, rien de dangereux.
J’ai pris sur moi de ne pas me changer après le travail, de ne pas lui offrir cet effort d’être pomponnée comme une femme voulant séduire, non, j’y suis allée telle que j’étais, sans même retoucher le masque de maquillage qui me protège du monde. Celui qui cache mes cernes, mes taches de son, qui me fond dans un moule de femme, alors que je me sens si enfant.
Quand nous étions dans ce restaurant si chic, alors qu’il se lançait dans une énième anecdote de sa vie aux Etats Unis, j’ai eu envie de retourner chez moi, et de voir Louis. D’habitude, j’ai envie d’être seule dans ces moments-là, mais non, cette fois, c’était la présence silencieuse, rassurante, et amicale de cet homme renfrogné qui m’a manqué.
Mon attitude à son égard commence à changer, et d’agacée, je suis passée à indifférente, puis intéressée et maintenant, je crois que je l’aime bien. J’aime sa compagnie, sa façon de ne pas parler pour ne rien dire, de ne jamais se mettre en avant, de prêter une oreille attentive, d’être là, tout simplement. Il a des attentions que les autres n’ont pas. Et puis, lui aussi, il a des failles. Il n’a pas cet esprit si calme qu’ont certains de mes amis, que je déteste honteusement, parfois, d’être si tranquilles, si peu dérangés, si assurés.
La seule bonne chose que m’a apporté cette soirée, en plus d’un bon repas, c’est l’assurance que ce qui m’attirait en Hugo n’est plus. Il était le dernier fil ténu qui me retenait à une époque passée, et maintenant, le lien est brisé. Il a compris que la fille qu’il avait aimé n’existait plus, et n’existerait plus jamais, et que vouloir renouer avec moi était un espoir chimérique.
En rentrant je me suis autorisé quelques larmes, et j’ai, à jamais, refermé l’épisode Hugo. Sa Lizzy n’existe plus. Aujourd’hui, je suis Elizabeth. Avec mes failles, et mes ombres, et il me faut vivre avec.
Mais, je crois que je ne suis pas seule. Que Louis, quel que soit la relation que nous aurons, de colocataires à amis, saurait me faire évoluer. M’aider. Et j’espère que je saurais lui rendre la pareille.

mercredi 30 novembre 2011

Le feuilleton du mercredi 13.

Louis réfléchit. Louis ergote, étudie, rêve.
J'aime Louis. C'est la première fois que je parviens à créer un personnage masculin qui ne soit pas une véritable tête à claques, et qui ne me donne pas des envies de meurtre.
La plupart du temps, je ne sais pas faire "vivre" les hommes. Mais là, même s'il n'est peut être pas assez masculin, enfin, je n'en sais rien, il me plait toujours.

Pourtant, je suis sûre que si j'étais Elizabeth, je ne verrais pas non plus plus loin que le bout de mon nez.
Mes personnages sont rêveurs.




Louis 
29/09
Je croule sous le travail ces derniers temps. Tant mieux. Mon psy dit que c’est un évitement. Que je joue les autruches, et m’exhorte à arrêter de fuir. Il est sympathique, mais ce n’est pas lui qui se retrouve au bord de l’attaque dès qu’il doit sortir de chez lui.
J’ai du mal avec les gens en général. Je ne suis pas charmant, pas sûr de moi, ou brillant. Au fin fond de moi-même, je sais que je ne suis pas un mauvais bougre, et plusieurs fois on m’a complimenté sur ma prétendue joliesse. Comme si cela pouvait être appliqué à un homme. J'aimerais être un barbare, un Conan des temps modernes, et on me compare à un chérubin. Le drame de ma vie.
La plupart du temps, je suis bien seul, dans le calme de ma chambre, qui parfois prend des allures de tanière d’ours, en plus raffiné et moins odorant, puisque je ne suis pas tout à fait chez moi. Elizabeth a beau être gentille, je ne crois pas qu’elle apprécierait de sentir à trois kilomètres les effluves mâles d’un dessinateur qui vient de passer quarante-huit heures à dessiner sans se laver, sans manger autre chose que de vieilles chips rabougries, et sans voir la lumière du soleil.
Je crois qu’Internet a tué une partie des liens sociaux. Je sais que c’est un moyen formidable de communication, mais pour les gens comme moi, c’est surtout une façon de tout avoir chez soi sans sortir. Je pourrais même me faire livrer mes courses s’il le fallait, sans bouger les fesses hors de mon antre.
Alors qu’avant, on n’avait pas le choix. Suis-je né au mauvais siècle ? Je n’en sais trop rien à vrai dire, j’aurais peut-être été un lettré terriblement ennuyeux et tout aussi ermite, si j’étais né à l’époque des lumières.
Je me demande si je ne vais pas joindre le fameux club de lecteurs de ma chère loueuse. Outre le fait que j’aimerais me remettre à lire, et que j’y rencontrerais des gens sans doute agréable, je suis curieux de la voir évoluer parmi un groupe.
Je n’y peux rien, elle me donne envie de l’étudier.