Revoilà notre Louis. Je m'y attache beaucoup à ce personnage.
12 septembre / Louis
Voilà. J’ai été voir ma mère. Et je vais mettre des semaines à m’en remettre. Après des années, j’aurais dû accepter le fait qu’elle ne sera jamais plus normale. Qu’elle est définitivement perturbée. Parfois, elle a ses bons jours, mais ce n’était pas le cas aujourd’hui. Non, c’était une de ces fois où ses manies sont décuplées. Elle a jeté le gâteau que j’avais apporté parce que les pâtissiers sont souvent des francs-maçons et qu’ils veulent l’assassiner. Je n’ai pas eu le droit de faire le thé, parce que je devais moi aussi vouloir sa mort. Après tout, je suis le fils du diable.
La revoir me rappelle à chaque fois les moments difficiles de mon enfance. Ses crises continuelles. Ses peurs irrationnelles. Quand elle me réveillait la nuit pour me chuchoter qu’on allait bientôt venir nous tuer et qu’il fallait partir.
Évidemment, elle m’a parlé de mon père. Que ce n’est pas bien de ne pas lui donner des nouvelles. Qu’il va vouloir lui faire mal s’il apprend que je la vois elle, et pas lui. A chaque fois elle parle de lui. Toujours pour me dire que je devrais reprendre contact avec cet individu.
Il nous a laissé tomber. Pire, il a tout fait pour que la maladie de maman ne soit pas révélée, pour que la famille reste intacte, et que nous, ses enfants, nous subissions tout cela, alors que lui fuyait à droite et à gauche, pour son travail. S’il était là une fois par mois, nous nous estimions heureux. Plus tard, j’ai appris qu’il avait un appartement ailleurs, et qu’en réalité, son travail ne lui demandait pas tant de voyages. Mais c’est un lâche. Je ne comprends toujours pas pourquoi nous sommes nés. Moi, ma sœur et notre petit frère. Mais je me suis occupé d’eux. J’ai toujours joué les paratonnerres. Trop peut-être. Si bien que parfois, je me demande si je m’en sortirais un jour.
Quand je pense aux relations qu’ont mes amis avec leurs parents, simples, précieuses, la jalousie fait son apparition. Et quand ils se permettent de râler, j’ai envie de leur taper dessus. La plupart des gens m’agacent en réalité. Ils ne savent pas profiter de l’instant présent. De ce que la vie a à offrir. Ils tournent en rond comme des lions en cage, ne se rendant pas compte qu’ils ont le monde à leurs pieds.
Demain, j’irais voir Thibault. Le chercher à la sortie de son lycée. Il me manque. Mais je me console en me disant que mon frère a une vie stable, même si ce n’est pas en ma compagnie. C’est la seule chose que je reconnaisse à mon père. En épousant une autre femme, il a offert à son plus jeune fils une nouvelle mère. Si seulement il avait pu faire ça avant…
Tout le monde n' a pas la chance d'être orphelin....
RépondreSupprimerTes 2 personnages me font un peu penser à ceux d'Anna Gavalda "dans ensemble c'est tout" : 2 êtres sensibles et sauvages, 2 cabossés de la vie qui peut être vont se croiser pour de bon. C'est la différence entre la vie réelle et la vie romanesque...
finalement tes deux personnages se ressemblent plus qu'on ne le croyait au départ, j'aime beaucoup l'évolution de l'histoire et j'ai hâte d'en savoir la suite :)
RépondreSupprimerMind the gap : J'ai un faible pour ce genre de personnages. Je ne sais pas créer un être de papier qui ne serait pas un malchanceux chronique, ou un torturé de la vie ^^
RépondreSupprimerAymeline : Merci :) :)
En plus, je m'amuse en l'écrivant, donc c'est parfait !
Moi aussi j'aime quand les personnages ont des fêlures et ne sont pas tout lisses ! Donc, vivement la suite ! Et bravo, ça prend du rythme tout ça ! :)
RépondreSupprimerAsphodèle : Merci ! J'essaie de continuer, petit à petit, des fois c'est juste une phrase par jour, mais ça avance ^^
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