mercredi 2 novembre 2011

Le feuilleton du mercredi 9




 Je reprends le feuilleton du mercredi, là où je l'avais laissé, il y a deux semaines.

Louis
20 septembre.
Hier, en rentrant d’une soirée, je l’ai trouvée endormie dans le salon, entourée de ses deux chats. Elle avait des traces de mascara sur les joues, et avait dû s’endormir en pleurant. J’ai étendu une couverture sur elle, et me suis réfugié dans ma chambre. L’une des boules de poils m’a suivi en ronronnant, comme si elle sentait que je ne voulais pas être seul. Les chats sont-ils empathes ? Je n’en avais jamais eu jusqu’à présent, mais j’ai bien l’impression que je suis entré dans le club des gens gagas des félins. Perdu pour la cause. J’étais en train de parler sur msn avec Thibault, qui me demandait des conseils amoureux (je ne suis pas sûr d’être le mieux placé pour ça… Mais allez lui faire comprendre !), quand mon portable a sonné. Margot. Qui s’inquiétait de comment réagissait Elizabeth au procès. Elle ne répondait pas au téléphone. Après lui avoir dit qu’elle dormait, et m’être débarrassé d’elle, je suis resté un instant interdit.
Merde. Sérieusement, je suis très con. Ou égocentrique. Comment ai-je pu louper ça ? On vit sous le même toit, et je ne remarque même pas ce genre de choses ? Elle a dû se sentir désespérément seule ce soir. Elle aurait dû avoir une épaule sur laquelle pleurer. Mais mince, elle a un mec non ? Il était où ? Et l’autre, boucles brunes ? S’il veut tant la reconquérir, il aurait dû profiter du créneau. Les hommes ont-ils perdu leur côté galant ?
Je crois que j’ai trouvé aussi seul que moi. On a le même âge ou presque, deux abîmés de la vie, deux solitaires endurcis. Je crois qu’elle me fait peur. Je ne me lâche jamais. Toujours sur mes gardes, calculant, étudiant, pour ne pas souffrir. Elle, elle a l’air de se donner à corps perdu. Dans tout ce qu’elle fait. Que ce soit son job, ou avec ses amies. Son tableau noir dans la cuisine en témoigne. Il fourmille de rappels, d’idées pour remonter le moral de l’une, de l’autre. Je me demande bien qui pense à elle. Margot, bien sûr. Mais Margot n’était pas là ce soir. Je veux bien qu’elle soit en couple, mais elle n’aurait pas pu passer voir son amie ? Lui déposer un plat qu’elle n’aurait eu qu’à réchauffer, pour être sûre qu’elle mange ? C’est bien joli de vouloir m’impliquer là-dedans, mais j’ai comme l’impression que c’est pour se décharger, pour ne pas culpabiliser.
Et de tout ça, comment vais-je en ressortir ? Ais-je seulement le droit de ne pas m’impliquer ? C’est trop tard je pense. Et je sais que si je fais un pas de plus, ça va mal finir pour moi. Je dois lutter.

7 commentaires:

  1. Contente de retrouver ces personnages et hâte de connaître la suite (la lutte de Louis est perdue d'avance je crois ;) )

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  2. Aie aie aie...il est cuit et elle aussi quelque part.
    C'est vrai que le plat à réchauffer c'était facile à faire...aussi bien pour Margot que pour Louis.

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  3. Aymeline : Je crois oui, le pauvre !

    Mind the gap : ILs sont mal barrés tous les deux je crois.
    Et pour Margot, disons qu'elle est sur sa planète.

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  4. Je ne vais pas paraphraser les autres mais j'ai eu la même sensation de piège qui se referme "à l'insu de son plein gré", pauvre Louis, ou heureux qui sait ? Vivement la suite ! :)

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  5. J'aime ce feuilleton bien rythmé. :-)

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  6. Des questions, des ouvertures, des pièges... tu as le choix pour la suite !
    Et dans la vie, les vrais amis, en cas de difficultés, ne sont pas toujours ceux qu'on croit...

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  7. Asphodèle : Merci beaucoup :) Pauvre Louis, oui, un peu, enfin, on verra ^^

    Ceriat : Merci !!!!

    Soène : Le plus dur ça va être de choisir ce que je vais bien leur faire faire à mes pauvres héros !

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