lundi 28 novembre 2011

Rendez vous avec les mots 1.

Voilà, c'est lundi, et la toute première fois que nous reprenons rendez vous. Je ne sais pas si vous aurez suivi, mais j'ai joué le jeu et fait un texte, bien court, certes...

Aymeline a joué le jeu, et j'en profite pour la remercier d'être à la fois une fidèle "lectrice" de mes blogs, une fidèle qui commente, et une fidèle pour les ateliers. Voilà ! Merci !
Finit les mercis, allez lire son texte ici. J'ajouterais d'autres liens, s'il y en a, dans la journée et la semaine (Syl a dit mardi ! Et a tenu parole, vous pouvez lire sa superbe lettre ici.

Dans quinze jours, si vous voulez toujours jouer, il s'agira de s'imaginer animal. Que vous vous mettiez dans la peau d'un lapin, qui court dans les herbes hautes, ou d'un hibou qui se réveille au soleil couchant, soyez créatifs !

J'ai concocté un petit logo, pas forcément super réussi, mais je n'avais pas les logiciels adéquats, j'ai fait avec les moyens du bord.


Place au texte maintenant.



 "Plus tard, je serais peintre.

C’était les mots qu’Etienne, rangeant les affaires de sa défunte mère, avait trouvé gravés sur un plumier en bois. Contemplant comme s’il le voyait pour la première fois, le tableau qui trônait dans le bureau de cette femme qu’il avait si mal connu, il fut pour la première fois saisi par la ressemblance de l’enfant, peinte avec brio, avec sa petite Claire. Son vif-argent, si gaie, si rapide à rire de rien, qu’on disait ressembler à sa grand-mère paternelle.
Se pouvait-il que sa mère ait été un jour aussi souriante que Claire ? Lui qui n’avait connu qu’une femme à la mine fermée, les yeux plongés dans le vide, griffonnant sans cesse des choses  qu’elle ne laissait voir à quiconque.
Il ouvrit le secrétaire, et son regard s’attarda sur une dizaine de petits carnets, soigneusement liés par un ruban.
Même s’il avait l’impression de violer un jardin secret, de pénétrer dans une forteresse interdite, il défit lentement le ruban, et ouvrit l’un d’entre eux. A la mine de plomb,  de gracieux profils, des expressions, des instants étaient saisis en quelques traits et ombres judicieusement placées.
Alors c’était ça. Son secret. Il reposa doucement cette preuve d’une mère qu’il ne connaissait pas, et s’assit.
Aujourd’hui, seulement, il comprenait les derniers mots sibyllins qu’avait prononcé la vieille dame.
« Tu la laisseras vivre sa vie comme elle l’entend, promets le moi. » Avait-elle chuchoté, de sa voix si fluette, si transformée par la maladie.
Elle avait été si différente avec Claire. Si proche, si tendre.
En retrouvant sa fille quelques instants plus tard, et en l’observant dessiner avec application, il sourit.
Oui, il la laisserait être peintre, philosophe, ou aventurière, si elle le voulait.  Tant qu’elle ne s’en allait pas trop loin, bien sûr… "

9 commentaires:

  1. Quel joli texte !!! J'aime beaucoup cette idée de la transmission qui "saute" une génération, et que l'on comprend après coup, quand on "revoit" l'aïeul enfant, dans un vieil album photo par exemple. Beaucoup de choses trouvent une origine dans l'histoire familiale. Ton texte est très touchant !
    (désolée d'être si absente en ce moment... je suis passée de l'écriture à la cuisine, ces derniers temps, et ce n'est pas près de s'arrêter !)

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  2. Très en osmose avec le tableau ton texte ! Bravo, je suis touchée ! Je suis désolée mais je n'ai pas pu faire le mien et je te dirai pourquoi par MP... Je risque d'être un peu absente. bises ;)

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  3. Merci à toi !!!!! :D
    C'est vrai que nous textes sont très différents c'est fou !
    Bisous !!!

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  4. Pas trop loin... Oui, on aimerait les avoir près et heureux. Avec une image, l'imagination voyage partout.

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  5. Amélie : Merci beaucoup. Je tiens à conserver un espèce de terreau familial, alors c'est un thème qui me plait forcément.
    (pas grave, la cuisine, c'est bien aussi !)

    Asphodèle : Merci ! J'espère que ce n'est rien de grave?
    Je t'embrasse.

    Aymeline : Oui, on a écrit des choses radicalement opposées ^^

    Syl : C'est le pouvoir de l'imagination ! Je crois que ça ne cessera de me fasciner.

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  6. J'aime beaucoup ton texte....

    J'avoue que, ayant du temps en ce moment, je me pose la question de me mettre un peu l'écriture...Je n'ai aucun don mais je pense que ça ne peut que me faire du bien tant au niveau de l'imagination que pour écrire des lettres de motivation (plus percutante !!!).... En plus, tu donnes des thèmes pour nous y mettre... Que demander de plus.....?
    Ps : je me régale aussi de ton feuilleton du mercredi...

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  7. Un très beau texte subtil .... J aime beaucoup la fin qui dit bien qu il est très dur de voir partir ses enfants au loin .
    Je n ai pas trouvé le temps pour cette photo .... Mais m'imaginer en animal je devrais y arriver :-) bonne journée

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  8. Désolée mais une peu prise dans un tourbillon je n'ai pas eu le temps d'écrire du moins pas quelque chose qui tienne la route. Le prochain sujet je pense pour dans quinze jours.

    A tantôt
    Amitiés
    Lilou

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