mercredi 14 décembre 2011

Le feuilleton du mercredi 15.

Je suis un peu en retard aujourd'hui, mais je vous livre quand même la suite.
Bon, il y a quelques prises de conscience chez nos héros ces derniers temps, mais c'est quand même pas gagné. Sinon, ce serait trop simple. Bien sûr.

J'ai fait une longue ellipse temporelle, parce que ça cadrait dans le personnage de Louis, de tenter de fuir, de nier, de s'enfermer encore plus.
La période de Noël me semble propice à l'amour... Et le mois de janvier également. (et je ne dis pas ça parce que je suis tombée amoureuse un mois de janvier !)

Place à mon cher Louis ^^




08 décembre,
Plus de deux mois sans écrire. Je me suis fui pendant deux mois. Ce journal m’oblige à faire mon auto analyse, à me décortiquer, à m’empêcher justement de courir vers l’avant de peur que l’on me rattrape. Mon psychiatre m’a vilipendé la dernière fois. Il m’a dit que si je n’y mettais pas du mien, cela ne servait à rien de me lamenter. Il est paternaliste parfois. Alors j’ai dit que je ferais des efforts, et je m’y efforce.
Je sais ce qui me fait peur. De commencer à la regarder un peu plus chaque jour comme si elle était unique, précieuse, et de me sentir attiré comme par un aimant. J’ai peur d’aimer. Et surtout, peur de ne pas l’être en retour.
Hier, elle m’a demandé le plus sérieusement du monde si elle avait fait quelque chose de mal. Si je lui en voulais pour une raison quelconque. Elle avait l’air si désolée par avance, si inquiète et préoccupée, que j’aurais voulu la prendre dans mes bras. Je me suis contenté de dire que j’étais juste un peu « perturbé » par des ennuis familiaux. Alors, elle m’a dit qu’elle savait très bien jouer les confidentes, et qu’elle serait toujours là pour moi. Que répondre à ça ? Elle se comporte comme si nous étions déjà de vieux amis, comme si elle me devait quelque chose. J’ai du mal à saisir cette façon qu’elle a d’avoir l’âme comme ouverte, et de vouloir prendre le monde entier dans une étreinte consolatrice.
Mais ce qui m’a définitivement fait chavirer, c’est quand tout à l’heure, rentrant d’avoir été boire un verre avec des amis, je suis passé dans le salon, et y ait trouvé Elizabeth, en train de lire, un chat sur les genoux. Dans un coin de la pièce trônait un grand sapin, et l’odeur qui s’exhalait de lui donnait à la pièce déjà un air de fête.
« Je t’ai attendu pour le faire, si tu le veux bien. A t­-elle dit en m’apercevant. Ce sera tellement plus joyeux de le décorer ensemble… »
Comment ensuite, ne pas être… Amoureux. Parce que je le suis, je ne peux pas le nier. Et parfois, je me plais à me dire qu’elle ne semble pas me regarder avec un œil indifférent. Mais ce n’est peut-être là qu’un fantasme de plus de ma part…
Je devrais lui suggérer d’accrocher du gui, quelque part. Ou aller faire brûler un cierge à Sainte Rita, comme le faisait ma grand-mère, parce qu’après tout, je suis une cause désespérée !

5 commentaires:

  1. J'aime beaucoup la fin avec le gui et le cierge.
    Alors on est est, le mot est lâché "amoureux"...
    Ton texte est prenant et il a un retentissement particulier pour moi.

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  2. Mind the gap : Merci ! J'avais peur de ne pas savoir retranscrire les sentiments, d'être un peu lourde dans ma façon d'expliquer...

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  3. Moi aussi je vais aller brûler un cierge.
    Ton texte est parfait comme toujours et on aime de plus en plus tes personnages. Que ce soit Louis le peureux de l'amour ou Elizsabeth la lumineuse et généreuse colocataire.
    Bisous!

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  4. je vais paraphraser ceux qui m'ont précédée mais oui, tes personnages prennent une ampleur "palpable" et une certaine épaisseur, c'est bien, continue !

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  5. j'aime beaucoup la manière avec laquelle tu parles du sentiment amoureux tout en subtilité :)

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