mercredi 14 septembre 2011

Le feuilleton du mercredi, 3.

Avant de vous laisser la lecture quelques mots, quand même. J'avance bien ces derniers temps, et la partie de la semaine prochaine est déjà écrite. Je ne sais pas si les caractères de mes personnages sont crédibles, mais j'aime ce côté introspection de la première personne du singulier... (pour lire les premières parties, cliquez sur le tag en bas de l'article ^^)

Bonne lecture. (Toute critique [euh constructive hein] est la bienvenue !)

Journal de Louis, 

5 Septembre,


C’est une maison de fous. J’aurais dû m’en douter en fait. Si elle n’avait pas trouvé de locataire, c’était bien pour une raison. C’est vrai quoi, une situation comme ça, en région parisienne, aussi proche des transports, non j’aurais dû le savoir.
Pourtant depuis mon emménagement ça se passait plutôt pas mal. Elle avait vite compris que je voulais être seul, et qu’il ne fallait pas compter sur moi pour les rapports amicaux. Des amis, j’en ai assez merci. Mon radar m’indiquait que cette fille était à problèmes, et c’est typiquement le genre de personnes que je ne peux pas encadrer. En écrivant ça, je sens bien que je suis devenu quelqu’un de dur. Mais voilà, j’ai donné, pendant toute mon enfance, j’ai été l’adulte, le conciliateur, le garde-fou, maintenant, je veux des gens simples. Pas de prise de tête, des rapports de confiance, de la fluidité, du calme. Le syndrome Saint Bernard, c’est fini.
Enfin…
Je me demande ce qu’il a pu bien lui faire ce type, cette espèce d’Apollon de bas étage, qui respirait la suffisance par tous les pores de la peau. Je suis assez hédoniste comme garçon. J’aime les belles choses. Même les hommes, je n’ai pas peur de le dire. Pour moi les gens sont comme des tableaux. S’ils sont réussis, si la nature a su jouer sa plus belle mélodie avec eux, je n’ai pas honte de me perdre dans une contemplation silencieuse. Mais, il faut pour cela que je sente que leur ramage se rapporte à leur plumage. Chez lui, ce n’est visiblement pas le cas. Ça se voit tout de suite.
Déjà, on ne va pas chez les gens sans s’être annoncés. A moins d’être vraiment un familier des lieux. Et au vu de la réaction de Mlle Tales, ce n’est plus le cas. Je dis plus, parce qu’à mon avis ça l’a été un jour. Il est clair qu’entre eux deux, il a eu quelque chose de charnel. Les anciens amants ont des attitudes qui ne trompent pas. Cette façon d’évaluer le corps de l’autre, de chercher à savoir s’il a changé. De se demander s’il vibrerait toujours de la même façon.
Je ne sais pas si je fais bien d’être curieux comme ça. En même temps, c’est moi qui l’aie ramassée à la petite cuillère alors qu’elle était ivre et pleurait comme une forcenée. Dieu merci elle n’a pas vomi. Il n’y a rien de plus détestable que de tenir les cheveux d’une fille quand elle rend tripes et boyaux. Dans le genre glamour, y’a mieux. 
Elle avait l’air d’une enfant cette nuit, et l’espèce d’un instant, infime, j’ai eu envie de la protéger. Mais, ce genre d’instinct, je le réfrène bien vite. Oh, je pourrais jouer les chevaliers servants, lui servir de grand frère, l’aider, la soutenir. Oui mais voilà, je suis le genre de garçon qui s’il se met à faire ça, tombe irrémédiablement amoureux. Et si je joue bien les amis, le rôle de petit ami ne m’est jamais accordé. Amant mouchoir oui. Coup d’un soir. Sex friend aussi, ça m’est arrivé. Mais dès qu’il s’agit de romantisme et de sentiments partagés, il n’y a plus personne.
« Je ne te vois pas comme ça. »
Hé bien désormais j’ai décidé que moi non plus je ne verrais plus personne comme ça. Voilà. Si Aphrodite, Vénus et compagnie ont décidé que je n’étais pas digne d’eux, tant pis. Rangeons nos rêves au placard.
Je crois que je devrais cuisiner la fiancée de mon cher cousin. Histoire d’en savoir un peu plus, quand même.
(non, je ne me fais pas l’effet d’être un curieux impénitent.)

6 commentaires:

  1. Ecoute, moi je suis enchanté par ton récit et sa progression. Cela sentait la romance dès l'épisode 1...
    Le fait d'écrire en donnant dans des chapitres séparés le ressenti de l'un ,puis de l'autre est pas mal utilisé par les romanciers actuels.
    Spontanément aujourd'hui ton texte m'a fait penser à Katarina Mazetti (le mec de la tombe d'à coté), à la fois pour le style et pour la thématique.
    A mercredi prochain !

    RépondreSupprimer
  2. Oooh ! Je ne connais pas Katarina Mazetti mais le style Eiluned me plaît bien ! Alterner les paragraphes n'est pas nouveau certes mais c'est un bon procédé pour ne pas s'ennuyer, tu y arrives très bien ! ;)

    RépondreSupprimer
  3. Mind the gap : Je n'ai jamais lu Katarina Mazetti (même si ça fait genre trois plombes que je veux lire le mec de la tombe d'à côté mais bon ! ), mais je prends ça pour un compliment ;)

    Asphodèle : Merci ! Tu me fais très plaisir.

    RépondreSupprimer
  4. Pas mal du tout, j'ai hâte d'être à mercredi pour lire la suite, l'alternance des voix est très agréable :)

    RépondreSupprimer
  5. bonjour

    dur, dur ce mot
    le prochain me redonne espoir...

    mon lien pour cette semaine :
    http://jetonslencre.blogspot.com/2011/09/rendez-vous-avec-un-mot-9-pervertir.html

    désolée de en pas l'avoir mis plus tôt
    il fallait une nuit pour que Mathias se repose et me donne son accord pour paraître ici...

    sourires et bonne semaine

    RépondreSupprimer
  6. oui Eiluned, c'était un compliment, j'ai beaucoup aimé le style de Katarina Mazetti.

    RépondreSupprimer