Le mot de la semaine prochaine est : marque. (comme le sens est large, ça offre pas mal de possibilités !)
Je n'ai pas continué mes aventures policières aujourd'hui, limite m'ayant imposé le texte que je vais vous livrer. Il a été écrit un peu automatiquement, d'une traite, sans réfléchir, penser, s'arrêter. Il a coulé simplement.
Oh et avant de vous livrer le texte. Merci pour vos commentaires, je mets parfois du temps à répondre, mais je les lis, tous. Et ils me font grand plaisir.
Une porte. C’est beaucoup de choses quand on y réfléchit. C’est une barrière, une frontière, une protection. Si l’on est optimiste, c’est une ouverture, une possibilité, un endroit à franchir.
Parfois, justement, c’est une limite. Quelque chose qu’on aimerait outrepasser, mais qui nous freine. Cet objet de bois, si inoffensif, primaire, si courant, se transforme en chose effrayante.
Quand il y a quelqu’un derrière. Que des voix se font entendre dans le couloir ou les escaliers. Alors, je me fige. Où que je sois dans l’appartement. Si je suis proche de ce qui me semble désormais le seul rempart entre mon être et l’adversité, je me colle au mur. J’essaye naïvement de me fondre avec le béton, de m’assimiler, de disparaître. Dans ma poitrine, un orchestre joue à plein régime, et les tremblements commencent. Puis les voix cessent. Et petit à petit, la vie reprend. Doucement, avec effroi, avec crainte. Il m'arrive pour fuir les bruits de m'abreuver de musique, de sons. Une mélodie de forêt, de ruisseaux et de pluies torrentielles, de chants d'oiseaux. En fermant les yeux, l'on se retrouve ailleurs. Seul. Dans un écrin de verdure fantasmé. Dans une explosion orange et automnale, ou dans la douceur d'une nuit d'été dans un sous bois. Loin de la civilisation, loin des gens, pour un tête à tête avec mère nature.
Parfois, il faut aller au-delà de la porte. Essayer du moins. Et il arrive que ce soit impossible. Longtemps alors, j’étudie la vie de l’immeuble, ces moindres bruits, les frémissements trois étages en dessous . J’analyse, prévois. L’heure d’abord. Il y a des enfants quelques étages plus bas. Éviter de sortir à seize heures, et dans un rayon d’une heure après, le matin n’est pas envisageable non plus, trop d’allées et venues. Les horaires de sortie du travail sont bien sûr proscrits. Il reste dans la matinée, quelques moments intimes. La nuit aussi, et surtout. Mais dans quel but ? Alors, sur le balcon, sur le froid du sol, on se prend à contempler le ciel. Il n’a pas de limite lui. Pas d’entraves, de peurs idiotes et irraisonnées. Il est sans fin. Changeant et oscillant, tour à tour pâle et livide, puis flamboyant pour s’abîmer dans l’obscurité et s’allumer d’étoiles.
Et c’est dans ce muet regard d’une amoureuse de beauté que je puise la force. Celle qui un jour, fera tomber les murs et m’offrira l’infini.
Tu as bien fait de "laisser couler" cette réflexion.. Très beau texte mais les portes à franchir ne sont pas encore tombées, c'est bien déjà d'en parler ! Bravo à toi :)
RépondreSupprimerAsphodèle : Merci ! Ca m'a fait du bien de l'écrire, ce qui ma foi, est déjà pas si mal :)
RépondreSupprimerRéflexion très intéressante et magnifiquement dépeinte, bravo (j'ai aussi ce genre de tendances du fait d'avoir grandi dans un hameau perdu^^)
RépondreSupprimerbonsoir,
RépondreSupprimerencore des mondes différents; cela me surprend toujours
@ Asphodèle, Cela fait froid dans le dos… et au coeur
@ Aymeline, Un monde si différent du nôtre qui fait rêver
@ Eiluned, J’ai vu des portes boucliers naître au fil des mots
@ Valentyne, Une scène pleine de malice
Très mystérieux ce texte : des mots d'un agoraphobe?
RépondreSupprimer32 Octobre: Très pratiques les portes boucliers, bien qu'un peu encombrantes !
RépondreSupprimerValentyne : Phobique sociale, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Mais tu n'étais pas loin :)
Eiluned, souvent il vaut mieux ne pas trop ouvrir "notre" porte, surtout dans notre bloguo.
RépondreSupprimerMais, tu parles de la vraie vie, ta vie, si j'ai tout saisi... Et là, je n'ai pas de remède, juste de la compréhension et de l'amitié. En parler ici te permettra certainement de mieux appréhender ce malaise, ce mal être que tu ressens si fort.
Malgré le sujet, on ne reste pas insensible à la beauté de ton texte.
Je vais essayer de participer à ton rendez-vous, un jour ou l'autre...
Amitiés de Lyon
Soène : Oui, même si je n'aime pas me livrer, c'est un peu comme si je ne pouvais m'en empêcher quand même. Le texte était libérateur en tout cas !
RépondreSupprimerCe texte c'est une image de moi même, pas que, mais en grosse partie. Alors ton compliment me touche, forcément !
Hello !
RépondreSupprimerJe viens de refaire surface : je suis malade depuis quelques semaines et je commence à rattraper légèrement mon retard. Voici le lien vers mon texte, avec une bonne semaine de délai, donc... et toutes mes excuses !
http://lesecritsdamelie.blogspot.com/2011/10/limite.html
Amélie, ce n'est pas grave, j'espère que tu vas mieux !
RépondreSupprimerbonjour Eiluned
RépondreSupprimerma participation au mot de la semaine "marque" est programmée pour demain matin
Combiné avec la photo de Kot chez Leilonna, j'ai donc écrit sur une marque de voiture
l-echo-des-ecuries.over-blog.com
bonne journée
Val
Bonsoir,
RépondreSupprimerlien vers mon texte avec le mot marque
http://jetonslencre.blogspot.com/2011/10/rdv-avec-un-mot-11-marque.html
@ demain